samedi 14 juin 2008

Arrramatulay Sané

C'est le WE!

Je reviens de Niassène-Diola, dernier des 6 villages de notre échantillon. Il nous reste encore une semaine à faire là-bas. Village plutôt tranquille, aux grandes rues larges comme des avenues. Pour y accéder depuis Ziguinchor, il faut prendre un bac qui traverse la rivière 3 fois dans la journée, puis une piste sur environ 15km. Autant dire que Niassène, c'est plutôt isolé (et c'est bien comme ça!).
Bref, tout ça pour vous raconter une histoire.

Je vous avais dit, en avril, avoir été baptisée Awa N'Diaye (N'Diaye étant un nom cérère). A noter au passage qu'il est fort utile d'avoir un nom sénégalais, parce que déjà c'est la chose qu'on vous demande à longueur de journée ici ("c'est comment?"), et puis si vous tombez sur un homonyme ou quelqu'un ayant votre homonyme dans la famille (ce qui arrive quand même ultra fréquemment vu les probabilités de combinaison des 10 noms et des 10 prénoms les plus courants, qui doivent concerner 90% de la population), BiNGO la glace est rompue!

A mon arrivée en Casamance, nous sommes allés au village de Diégoune pour la Déclaration. Nous étions logés chez des familles du village. Mon hôte, après m'avoir demandé mon nom, s'est exclamé: "ah non, ce n'est pas possible! un nom cérère! ici, tu es en pays Diola, tu prendras un nom diola: dorénavant, tu t'appelleras Awa Diémé!"
OUi CHEF!
Cela fait donc un peu plus d'un mois que j'ai adopté la nouvelle identité d'Awa Diémé. Ca a plutôt pas mal de succès d'ailleurs! (il y a beaucoup de Diémé dans le coin... ;)

Avant-hier matin, à Niassène, juste avant le petit-déjeuner, un petit vieux sorti de nulle part débarque dans la cour de la maison. Il vient vers moi et me demande mon nom. Polie, je lui réponds. Et là, il s'exclame (et moi je me dis "mon Dieu, que va-t-il encore se passer?!"): "ah non, Diémé ce n'est pas bon*, moi je m'appelle Sané et toi aussi tu dois t'appeler Sané, parce que c'est mieux! Tu vas maintenant t'appeler Aramatulay Sané!"
Ne me demandez pas d'où il a sorti le "Arrrramatulay" (avec les "R" abusément roulés), mais Guillaume a eu tôt fait de le récupérer en Ramatuella... hmmm, j'adore! (ça y est, j'ai trouvé un autre prénom aussi peu sexy que Rhonda!)

*NB: il existe une sorte de "rivalité" entre les noms, on appelle ça des cousinages: certains noms sont liés et les détenteurs de ces noms liés et opposés se taquinent et se vannent lorsqu'ils se rencontrent. (apparemment, Diémé et Sané sont des cousins..)

Bon, et là je vous offre en live mon nouveau nom, prononcé par Mr Sané lui-même:

That's All Folks!

vendredi 6 juin 2008

Portraits































Awa Badiane









un ranger justicier de la brousse





notre Graham "Baguette" national, après la super coupe de cheveux par moi aux ciseaux avec la plus belle vue devant laquelle on peut se faire couper les cheveux (à l'Auberge de la Paix à Cap Skirring)

























Sona, femme de Ouonck, femme de caractère





Alimatou, ma "facilitatrice" chérie, avec qui je passe quasiment toutes mes journées et toutes mes nuits depuis 1 mois!





Bari, jeune thésard en pharmacie, mène un projet de recherche pour Pharmaciens Aide Humanitaire à Ouonck





Ouounckaise (ou Katouwouonck)







être adolescent à Ouonck












et maintenant, une petite série de chefs de village:








*TO BE CONTiNUED*

vendredi 30 mai 2008

catching up (rattrappage)


Kasumaay!

piouf, me voilà à nouveau posée à Zig pour le WE.

petit récapitulatif.

je suis arrivée en Casamance il y a 1 mois de cela. on m'avait bien dit qu'en général, on rechignait à en repartir... je vais bien finir par quitter la région, un de ces 4, mais le séjour s'avère finalement plus long que prévu. de 1 mois intialement, je vais tout compte fait y passer près de 2 mois. il est vrai que le charme opérant de l'environnement et de l'atmosphère y ont un rôle à tenir, mais le fil conducteur est bien sûr l'avancement du projet. nous avons débuté, Guillaume et moi, notre campagne en brousse il y a 3 semaines. après quelques jours de préparation à Ziguinchor, nous nous sommes lancés à l'assaut de village number 1: OUONCK.

Guillaume, nos 2 facilitateurs (et traducteurs et "guides" culturels) Alimatou Diao et Yoro Badji, et moi.
NB: les facilitateurs sont les "profs" chargés d'enseigner le programme Tostan dans les villages et recrutés localement.

OUONCK'S GOT THE FONCK
(mais je vous en reparlerai plus tard)

notre but, à Ouonck, était de travailler avec un petit échantillon représentatif du village (femmes, ados, hommes) afin d'élaborer la structure d'une méthode d'initiation à l'utilisation des SMS/textos. avec un groupe de 5 puis de 25 personnes, nous avons donc mis au point, en l'espace de 2 semaines, un programme prenant en charge des utilisateurs à nniveau de compétences zéro. toute notre stratégie repose sur la Théorie du Manguier, que je ne dévoilerai pas ici (secret de fabrication). en tous cas, merci le FLE et les cours de didactique et autre pédagogies..! (et bien sûr à l'Alliance Française de Bombay, les gens concernés se reconnaîtront).

après ces 2 semaines à Ouonck (que nous avons quitté avec regret et pratiquement les larmes aux yeux...), nous nous sommes séparés, Guillaume partant avec Yoro d'un côté, moi avec Alimatou de l'autre, pour aller expérimenter la méthode toute fraîche sur d'autres villages. je reviens donc tout juste d'une courte semaine à Oulampane, petit village de bord de route. beaucoup moins funky que Ouonck, mais sympa tout de même.
après cette semaine de mise en pratique, il semblerait que notre ébauche de méthode fonctionne plutôt bien. il nous reste encore 3 villages pour la parfaire. et il me reste donc un peu moins d'1 mois en Casa avant la fin de ma mission.

j'ai peine à croire que j'en suis à la moitié de mon séjour au Sénégal...

bref. j'ai la sensation d'avoir rencontré 10mille personnes en si peu de semaines, d'avoir mangé une demi-tonne (un quintal?) de mangues et bu un hectolitre d'eau!
on peut dire que j'ai vécu, quoi..

(ah oui, et aussi je suis hyper bronzée, c'est abusé!) ;)

voilà pour les nouvelles, mes bien-chers!

je continue ma lutte implacable contre internet pour mettre à jour le site autant que faire se pourra.
bisesbises soumsoum

Carabane Aller/Retour


Petit WE, il y a 3 semaines (déjà??!), sur la roots île de Carabane, à 1 ou 2 heures de route de Zig (le facteur X étant maître en matière de transports ici), près de l'embouchure du fleuve Casamance. Carabane fut le foyer d'implantation des premiers comptoirs français de la région (1836-1900).
Après de légères tribulations pour s'y rendre ne nous attendaient plus que le calme, le clapotis des vagues, l'extravagance du vent et la volupté de ce climat enchanteur...

Allez, en pirogue! Je vous offre un aller-retour pour Carabane



départ d'Elinkine









(ouioui, y a des cochons au Sénégal) (!)




arrivée à l'auberge "Le Barracuda". demi-pension, plein de poisson frais pêché maison...


lors de ma petite promenade de l'après-midi, ayant pour visée finale de trouver un coin où poser ma serviette pour une sieste à l'ombre d'un palmier...








...j'ai rencontré l'aimable Nicolas, qui a construit son bar dans les racines d'un fromager

















...et enfin je me suis posée










Carabane c'est petit, y a pas beaucoup de monde et c'est très calme à l'heure de la sieste. malgré tout ça, il est peu probable d'y être seul(e) plus de quelques minutes à la fois, même quand on fait semblant (ou non) de dormir!
j'ai donc rencontré pas mal de monde. l'un partait, l'autre arrivait. je dois avouer que j'aurais bien fait une pause pour rêvasser et m'assoupir, et que ça peut parfois être agaçant quand on vous empêche de le faire, avec insistance et contre votre gré... mais j'ai entendu de drôles d'histoires, et ça vaut toutes les siestes du monde. au Sénégal, tout le monde a une histoire à raconter. certains jours, je rêve d'avoir un magnétophone greffé dans l'oreille et un stylo au bout des doigts, pour les écrire toutes ces histoires...




Ibrahima, piroguier de son état.
me montre la prise de ce matin qui nourrira sa famille au repas de dimanche midi.





"ça va?" en diola




Thiass, chanteur, danseur et fils de griot. Fabricant de chapeaux de paille et de petits pagnes. Rasta. En ce dimache 11 mai 2008, 27ème anniversaire de la mort du King of Reggae, Bob Marley, Thiass était en grève pour célébrer la date et se plaignait qu'il n'y eût aucune manifestation de commémoration organisée à Carabane. il m'a raconté sa vie, a poussé la chansonnette, et m'a sorti une phrase magnifique, anodine, dans l'enthousiasme de la conversation, et que je me dois de rapporter ici:
"Tu sais, la danse, ça dilate les organes"


















retour à Elinkine, sur la terre ferme. on est Lundi de Pentecôte, la région a une forte concentration de chrétiens, les gens sont rassemblés pour l'occasion







































samedi 17 mai 2008

interruption technique

hey ho!

après plusieurs heures passées à trier et tenter de télécharger les photos des 2 semaines passées, je m'avoue vaincue, la nonchalance du net aura eu raison de moi. ce qui fait qu'il ya un paquet de photos pour vous, mais qu'elles devront attendre.
bref, je m'intéresse à l'idée de tout mettre sur Picasa très bientôt, pour vous y donner un plus libre accès, mais cela va dépendre de mon temps libre, de ma connexion et de la présence ou non d'électricité! affaire à suivre, donc.

samedi soir. il fait une chaleur de derrière les fagots...
l'heure de prendre la douce du soir et de se préparer à aller dîner.

douce soirée les amis!

lundi 12 mai 2008

Cap Skirring, dans la Kabrousse

Ohlàlà, j'ai déjà 2 semaines de retard dans mon récit, et en plus je vais mélanger les épisodes! Bon, tant pis, on se lance... Ce matin, je suis rentrée à Zig pour le WE, après notre 1ère semaine passée au village (le 1er d'une série de 6). Semaine très très très enrichissante et pleine d'émotions à Ouonck.
OUONCK'S GOT THE FONCK!

Revenons à nos moutons. Il ya 2 semaines nous débarquions en la douce Casamance. Samedi et dimanche: Déclaration d'Abandon au village de Diégoune. J'y reviendrai.
On a tellement souffert de la chaleur (et de l'attente, il faut bien le dire aussi!) que le dimanche soir, une fois que tout était fini, notre seule envie était... LA PLAGE!
Direction la plage, donc, en 2 voitures et 10 personnes. Spot choisi: Cap Skirring, réputé avoir les plus belles plages du pays. Arrivés de nuit à l'Auberge de la Paix, que nous avions pratiquement pour nous seuls, la saison se clôturant précisément le lendemain de notre arrivée, nous avons eu l'excellente surprise de nous réveiller les pieds dans le sable, juste au bord d'une magnifique plage de sable extrêmement fin. Petite pensée pour mon île, Ko P****, en Thaïlande... des km de sable...



















l'autre là* c'est Ibou, le pote de Francisco, danseur et percussioniste, tout à fait sympathique et fort intéressant au deumerant!

*(expression fréquemment usitée ici afin de désigner une personne, même présente)





jumping picture
Adrianna & Emilio


la shower picture


la j'me mets de la crème après-soleil picture







bref, petit WE sur lundi-mardi, plage, sable, sieste et farniente. on en avait bien besoin et ça a fait du bien par là où c'est passé!